Maria Borrély : De son nom de famille, Maria Rose Brusnel.
  Elle nait à Marseille, le 16 octobre1890, dans le quartier  des Chartreux. Elle va décéder à Digne, le 22 janvier 1963. Sa mère ne  travaillait pas tandis que son père était gardien de la paix à Marseille. Toute  jeune, en 1893, elle fut atteinte de poliomyélite qui lui laissa une séquelle à  une jambe : seul le talon avait un contact avec le sol. 
  
Plus tard dans son jeune âge, elle va aller de plus en plus souvent à Aix en  Provence jusqu’à y passer 10 ans, elle est hébergée par sa tante Madeleine qui  vit avec Louis Dufort. A la mort de cet « oncle », elle va rejoindre  sa famille qui habite, désormais, Mane, sa sœur et son beau-frère y sont aussi  installés. Son père ayant été blessé dans l’exercice de ses fonctions avait droit à  un emploi réservé, il choisit de tenir un bureau de tabac dans ce village.
  A 16 ans, elle va faire son entrée à l’Ecole Normale  d’institutrices de Digne. Après de brillantes études, elle va avoir son premier  poste au hameau de Certamussat (en allant vers le col de Larche, dans la vallée  de l’Ubaye). Inutile de chercher ce lieu sur une carte, le village  n’existe plus, il a été détruit par les Allemands en 1944. C’est là qu’elle va  rencontrer son futur mari, Ernest, il est instituteur comme elle, il sort de  l’Ecole Normale mais d’Avignon  et a un  poste à Maison Méane, village proche de celui de Maria. Leur mariage aura lieu  le 24 septembre 1910. Tous deux ont les mêmes idées, ils sont communistes et  pacifistes, ils sont communistes depuis 1921, après le congrès de Tours mais en  1928 suite à l’exclusion de son mari du parti, elle va devenir socialiste.  Mettant toutes ses idées en pratique, elle sera Secrétaire Général du Syndicat  des instituteurs pour les Basses-Alpes. Un premier enfant, Jacques, va naitre  très rapidement ; ils auront au total deux fils, le second, Pierre,  viendra au monde en 1921. En 1912, pour la rentrée scolaire, le couple est  nommé à Saint Paul sur Ubaye. Puis la première guerre mondiale arrive, Ernest  est mobilisé mais il souffre d’une maladie à l’estomac et est réformé en 1915  suivant une biographie que la belle fille de Maria écrivit ou en 1917  grièvement blessé suivant l’encyclopédie wikipedia. Personnellement, je suivrai  la version de la bru qui devait vraiment connaitre parfaitement l’histoire de la famille.
   ---  biographie écrite par sa belle fille, Paulette, épouse de Pierre.
---  biographie écrite par sa belle fille, Paulette, épouse de Pierre.    
Après l’Ubaye, ils sont nommés à Puimoisson en 1918. Ils y  organisent des soirées consacrées à la lecture. C’est à cette occasion qu’il  invite Jean Giono qui va venir. En 1933, ils vont quitter ce village pour  s’installer à Digne où Ernest est nommé au lycée Gassendi.
  Après un premier écrit : « L’Aube » sur le  végétarisme, publié à compte d’auteur, elle va éditer (1930) son premier  roman : « Sous le Vent ». J. Giono va l’aider grâce à sa  notoriété. Il en parle à André Gide qui va beaucoup aimer le livre et va la  faire éditer. Il va lui écrire : « J’ouvrais votre manuscrit plein de crainte et dès les premières pages,  vous m’avez séduit, vous m’avez « eu » comme l’on dit aujourd’hui. Je  me préparai à de la sympathie un peu vague et attendrie. Ah ! J’étais loin  du compte. C’est vraiment d’admiration qu’il me faut parler ». Puis un  autre roman, son deuxième, va voir le jour : « Les Reculas » qui  va être considéré comme un ouvrage de mauvaises mœurs par « la revue des  lectures », fondé en 1932, sorte de nouvel « index » qui va  autoriser la lecture d’un livre ou pas. Pourtant, il ne fait que raconter la  vie d’un hameau perdu dans la neige hivernal. 
  En 1936, son état de santé fait qu’elle est mise à la  retraite anticipée. Son mari va demander à ce qu’ils soient séparés de corps et  depuis ce temps, ils vont mener une vie faite de réconciliations et de  séparations.
  En 1940, nouveau drame dans sa vie, son fils Jacques est  fait prisonnier par les Allemands et va le rester pendant 5 ans. Toujours la  même année, Ernest va être déchu de son poste d’instituteur par le gouvernement  de Vichy pour faits de syndicalisme. Dès lors, le couple va connaitre une vie  difficile. Avec son mari, elle va rentrer dans la Résistance, elle va accueillir  dans son appartement dignois des réunions de l’Armée Secrète. C’est ainsi que  son mari sera arrêté par la Gestapo en 1944, il sera vite libéré pour être à  nouveau arrêté 3 mois plus tard. Il sera détenu en Avignon avant d’être déporté  en Allemagne mais il sera libéré avant son départ par la Résistance. A la  Libération, il deviendra et cela jusqu’à sa mort : Président du Conseil  des Basses Alpes.
  Vers la soixantaine, bien que matérialiste, elle va se  mettre à réfléchir à travers une pensée religieuse que lui a inculquée sa mère,  personne profondément croyante. Elle est vivement intéressée par la  philosophie, elle va s’inquiéter sur le devenir de la pensée humaine. C’est  ainsi qu’elle va  rentrer en contact avec  Alexandra David-Neel qui l’aidera dans ses études de la pensée hindouiste. Elle  va transcrire par écrit l’ensemble de ses cogitations mais ses notes vont  rester à l’état de manuscrits. Le fruit de ses réflexions va être que la  croyance en Dieu a été totalement déformée par l’Eglise, il faut s’approcher de  lui sans intermédiaires : « Ne  vous prosternez que devant Dieu seul…Il n’y a ni Pape, ni vicaire, ni pasteur  d’âmes. » Texte cité par sa belle fille dans la biographie qu’elle lui  a consacrée aux éditions Paroles (voir illustration ci-dessus)
  Son œuvre littéraire parle de notre département, de la vie  des gens du commun et de leur quotidienneté faite de soucis et de petites  joies. Elle a aussi écrit de nombreux poèmes.
   
                                                                                                                                                                 
  Pour lui rendre hommage, la ville de Digne a donné son nom à  un collège. Sur le site de l’INA, Marie Christine Barrault a lu des passages de  ses œuvres (ICI) en 1982.
OUVRAGES
  - « Aube » 1928 Essai sur le végétarisme, publié à  compte d’auteur.
  - « Sous le Vent » 1930.
  - « Le dernier feu » 1931, préfacé par Jean Giono. 
  - « Les reculas » 1936
  - « Les Mains Vides » 1932 mais qui ne sera publié  que 26 ans après sa mort soit en 1939.

Le rédacteur du site : Jean-Paul Audibert