Château Arnoux- St. Auban.

Châteaux Arnoux:

Ses habitants sont appelés des JARLANDINS, ce nom viendrait d'un grand nombre d'artisans fabriquant des jarres qu'il y avait dans ce pays. Le village se situe sur la rive droite de la Durance , il est bâtit en forme d'amphithéâtre. Il a, sur son territoire, trois hameaux : ceux de St.Auban, de Fournas et du Jas ; d'ailleurs il a fusionné avec l'un d'eux puisque de nos jours, officiellement, on parle de Châteaux Arnoux-St Auban. Cette nouvelle commune est la quatrième du département avec plus de 5.000 habitants. A cet endroit, un pont permettait de traverser la Durance , il fut construit en 1836 et sera fermé en 1959. Ce village a vu naître le footballeur, champion du monde 1998, Alain Boghossian qui a un stade à son nom. Une mention toute particulière est à donner à l'aérodrome, en effet, il a une réputation internationale pour la pratique du vol à voile (planeurs). On peut découvrir aussi une usine de produit chimique, détenue par une filiale du groupe Total (Arkema, après restructuration du pôle « chimie » chez Total).

La première mention du bourg date de 1182, il se nommait, alors, «  castrum Arnulphi  ». On sait qu'il était habité bien avant car on a retrouvé de nombreuses traces archéologiques, notamment durant le Bas Empire romain où, tout comme Sisteron, le territoire faisait partie de la Narbonnaise seconde. Tout au long de l'histoire, les terres ainsi que le village furent la propriété de différentes familles dont le nom illustra l'histoire de notre département comme les d'Agoult, les Glandeves, les Forbin, les Foresta ou les Lombard. Au Moyen Age, le village n'était pas dans la plaine comme aujourd'hui mais sur une hauteur, sur la colline de St. Jean, au pied d'un château fort qui fut détruit certainement au XIV° s. A cette époque, les terres ainsi que le bourg appartenaient aux comtes de Forcalquier qui les cédèrent à d'autres maisons seigneuriales comme on vient de le voir.

Comme son nom l'indique ce village se caractérise par un château que l'on peut voir de nos jours et qui est le siège de la mairie. Comme beaucoup de demeures seigneuriales construites à la Renaissance , elle ne se trouve pas en hauteur. Le château est au bas du village, il date du XVI° s. (vers 1510-1515) et a été bâti par Pierre de Glandevès. Il a cinq tours, deux rondes, deux carrées et une hexagonale qui devait être la plus haute avant qu'elle ne soit arasée, elle permettait l'accès aux appartements privés. Elle est parcourue par un grand escalier en colimaçon qui lui prend pratiquement toute la place, on peut y voir, sculptés, Pierre de Glandevès et son épouse Madeleine de Villemus au premier étage. Sa construction attira les habitants de la ville moyen âgeuse plus bas, là où il y avait plus d'espace que sur une colline et ainsi la « villevieille » fut désertée au profit d'un nouvel habitat.

La Révolution lui fit changer de nom, le bourg s'appela alors : ROCHE ARNOUX. Mais avant cela, le village avait à sa tête deux consuls qui furent désignés en 1789 pour porter les cahiers de doléances de la commune à SISTERON et de là les députés du Tiers Etat de cette ville les menèrent à Paris. Pendant toute la durée de cette période, les habitants de Château Arnoux furent des tièdes vis-à-vis de l'ordre nouveau. La religion ne fut jamais inquiétée et ce n'est qu'au bout d'un certain temps, marqué d'une grande d'une grande inertie, que des bâtiments de l'Ancien Régime furent vendus comme Biens Nationaux. A cette occasion, on peut remarquer que le presbytère servit de logement à l'instituteur. On a conservé une mise en garde du capitaine-commandant de Sisteron reprochant aux habitants leur apathie devant les dangers qui menaçaient la patrie. Toujours pendant la Révolution , la commune fut chef lieu de canton. Ce dernier était formé de Monfort, de Consonoves, de Châteauneuf, de Peypin et d'Aubignosc, le 17 février 1800 vit sa suppression.

Le coup d'Etat (2 décembre 1851) du futur Napoléon III trouva devant lui tout un département révolté, le fameux Ailhaud de Volx partit du bourg à la tête de 600 hommes pour aller à Sisteron. On sait comment tout cela finit.

Aujourd'hui, Châteaux-Arnoux est un village qui s'épanouit au soleil, à coté d'un lac de retenue crée en 1963 par EDF qui a établit, là, un barrage et d'une cité ouvrière qui a été construite pour abriter les gens qui travaillaient à l'usine de produit chimique, propriété du groupe ARKEMA qui a vu le jour lors de la restructuration de pôle « chimie » chez Total.

Il n'a plus qu'une seule gare SNCF qu'il partage avec St. Auban après que celle-ci ait décidé de fermer un grand nombre d'arrêt secondaires comme celui de Châreau-Arnoux Volonne. Rentabilité oblige.

Avant de quitter le village, n'oublions pas d'aller visiter la chapelle St. Jean Baptiste qui domine Chateau-Arnoux, elle date de 1668. En 1715, devant les menaces d'un glissement de terrain, ses murs furent renforcés par des contreforts. C'est un lieux de pélerinage qui vit se dérouler, en 1753, un miracle : un enfant, atteint d'une maladie incurable fut guéri devant 300 personnes. On y bénit des "navettes" le jeudi de l'ascention. Elle vient d'être restaurée et la décoration intérieure a été confiée à Bernar Venet, sculpteur internationalement connu, ayant exposé à Versailles en 2011.

St. Auban  :

Le descriptif de ce village est rattaché à celui de Château Arnoux car, en fait, ce n'en est qu'un quartier.

 

Son nom vient d'un saint anglais né près de Londres et martyrisé en 304 après J.C. (Albanus en latin). Il est séparé de l'autre hameau qui forme la commune de Château Arnoux, le Jas, par un ruisseau : le BARASSON. Avant que ses ruines ne soient éléminées par le percement du canal de Manosque, on pouvait y voir une chapelle qui était desservie par le curé de Montfort. Ce service cultuel cessa juste après la Révolution. Sa gare, avant qu'elle ne soit abandonnée, vit passer les trains de la ligne Avignon-Gap qui appartenait à la compagnie P.L.M.

En 1855, Henri Merle y fonda une société destinée à l'exploitation des produits chimiques (Henri Merle et Cie). A sa mort, PECHINEY devint le gérant de l'entreprise puis d'autres prirent sa direction (voir plus haut). Cette usine transformait la bauxite en aluminium ou plutôt en alumine. Elle se développa lors de la guerre de 14-18 jusqu'à devenir la plus importante du groupe. Pour loger ses ouvriers, Pechiney racheta les terrains entre le ravin de Barrasson et celui de Fournas.

C'est ainsi que ce village devint et resta un important centre chimique.

Jean-Paul Audibert

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