Qui fut-il ? Le premier évêque de Digne-les-Bains. Son compagnon, St. Vincent, fut le deuxième. Ils sont inséparables dans leur action d’évangélisation. Ils ont tous deux une chapelle, l’une à la maison de retraite St. Domnin, l’autre qui fut le siège d’un prieuré, elles commémorent leur engagement dans la conversion au christianisme de la région. Tous deux sont originaires de l’Afrique du nord et tous deux furent des disciples de St. Marcellin qui, lui, se consacra aux Hautes Alpes et fut évêque d’Embrun. Il en reste, de nos jours, l’appellation d’un lieu « les trois évêchés » qui symbolise le partage de la Haute Provence en trois districts religieux, l’évêché de Digne, celui d’Embrun et celui de Senez.
Pour revenir au personnage qui fait l’objet de cet article, on va placer son existence comme son sacerdoce vers la fin du IV °s. Avant de venir à Digne, il aida St. Marcellin, en compagnie de St.Vincent, à diffuser l’Evangile dans les Alpes Maritime.
A part cet épisode sur la cote, il convient de s’apercevoir que les trois évangélistes se partagèrent la conversion des habitants de la Haute Provence. Marcellin s’occupa des Hautes Alpes tandis que Domnin et Vincent portèrent la bonne parole dans les Basses Alpes et la vallée de l’Ubaye.
Selon le martyrologe romain (liste officielle de l’Eglise catholique qui récence les saints, bienheureux et martyrs), le premier évêque de Digne est fêté le 13 février, on trouve aussi le 20 avril et wikipedia donne la date du 5 novembre. En fait toutes ces dates font référence au même personnage dont a parlé Gassendi, en particulier, il a dit de lui qu’il avait une très grande éloquence.
Il a protégé ses ouailles des controverses nées de l’arianisme (négation de la Sainte Trinité) et ainsi leur a évité d’être des hérétiques. Il a déployé une grande énergie à garder ses fidèles au sein de l’Eglise catholique. Il participa au synode (synonyme de concile) de Milan (355) là, il aurait été agressé violemment par ses adversaires, des théologiens ariens.
D’après ce que l’on dit et écrit très souvent, il devait décéder en 379 et sentant sa fin arrivée aurait supplié St Vincent de prendre sa place comme évêque de Digne.
Tout ce qui vient d’être dit fait appel à la tradition, mais qu’avons-nous de solide du point de vue historique ?
Le premier évêque que l’on connaisse de façon certaine n’apparait qu’au VI°s., il s’agir de Pentadius. On a découvert à Notre Dame du Bourg plusieurs fragments de sarcophage, servant de réemploi, laissant supposer, leurs sculptures l’évoquant, que le christianisme, dans cette ville doit être y antérieur.
A l’époque carolingienne, on plaçait avant Pentadius un certain Vincent qui fut identifié par certains historiens comme étant l’évêque de Digne, présent au concile de Valence en 374, un pas supplémentaire vers l’existence prouvée de Domnin. Autre argument incontestable en faveur de l’historicité de notre saint est qu’un inventaire de 1341 fait à Notre Dame du Bourg donne ses os comme présents. Un autre : sous cette cathédrale, on a retrouvé une première église consacrée à Ste. Marie puis à St. Domnin et St. Vincent.
---- Notre Dame du Bourg