La Pie Grièche Ecorcheur : un visiteur africain.
« L'oiseau, de tous nos consanguins,
le plus ardent à vivre »
Saint John Perse, oiseaux, 1968.
La Haute Provence fournit une grande diversité de paysages. Sauvages ou sereins, tous les sens doivent être éveillés pur en découvrir la subtilité. Mais d'emblée, loin des villes, on est touché par la valeur réelle de l'environnement : son silence, sa paix, sa vérité, son harmonie, sa pureté. Contempler cette beauté naturelle est déjà une source de plaisir. Mais un paysage dévoile toujours une part de rêve et la présence d'animaux libres liés à cette nature apporte une dimension supplémentaire…Quelques légères plumes y suffisent…
En effet, la pie grièche écorcheur est encore plus petite que l'étourneau : elle pèse de 20 à 50 grammes . Pourtant avec son dos rougeâtre, son masque noir qui s'étend du bec à l'arrière des yeux, son bec recourbé à bout crochu, elle est aisément reconnaissable. Surtout, perché sur un buisson ou un fil électrique, sa silhouette évoque un mini rapace. C'est que grâce à son bec recourbé et son sens de l'attaque, cet oiseau se nourrit de gros insectes, sauterelles, mammifères ou reptiles de petite taille. Mais il y a encore plus spectaculaire : lorsque sa nourriture est abondante, elle se crée des réserves et empale ses proies sur des épines.
Visiteur estival venu d'Afrique, elle affectionne les landes buissonneuses, les espaces découverts surtout lorsqu'il y a des épineux comme les aubépines ou les prunelliers. Ainsi, par exemple, sur les longs plateaux désertiques de Sault à Banon.
---Dessin de Yolande Sausse
D'autres visiteurs africains estivaux déploient, ici, leurs couleurs arc en ciel comme l'inégalable guêpier.
Quand on observe les oiseaux (ornithologie) l'intensité de leur présence abolie l'espace et le temps.
Robert Sausse |