Malijai :

C'est un village situé sur la Bléone presque à l'endroit de sa rencontre avec la Durance. Il n'est séparé de Digne que de 19 kilomètres . Son nom viendrait de sa mauvaise situation géographique ; il aurait été nommé suite à de nombreuses inondations, son nom aurait été, à l'origine « maljacet », « maljassé », « malejaccio » ou même « mali gaï » = mauvais gué. Il n'est cité dans les textes anciens qu'à partir du XII ème siècle mais doit être beaucoup plus ancien vu sa position géographique proche de deux rivières.

Au haut Moyen Age, le bourg s'appelait Bézaudun et se trouvait sur la rive gauche de la Bléone , ce n'est qu'au XII ème siècle qu'il s'établit sur la rive droite. Au cours des âges, il devint un marquisat, propriété de la famille Trans.

Malijai est surtout connu pour son château où Napoléon I, à son retour de l'île d'Elbe, s'arrêta une nuit (4 mars 1815), le temps que Cambronne s'occupe de la résistance de la ville de Sisteron car de sa citadelle, la ville pouvait couper le chemin de Paris. Il dormit dans un fauteuil puis termina cette nuit au milieu de ses troupes campées dans le parc.

Ce château fut construit au XVIII ème siècle (1771) par un riche bourgeois marseillais qui avait fait fortune dans le négoce et voulait être anobli, il avait donc acheté une terre et fait construire une demeure dessus. Il s'appelait : « Pierre Vincent Noguiers ».

La Mairie en occupe le rez de chaussée et ce qui fut les salons de réception. Le bureau du maire est agrémenté d'une fontaine intérieure d'angle. Les étages sont occupés par des appartements locatifs. Il est bâti sur trois niveaux, a un style dépouillé sans aucune ostentation. Il a une façade tournée vers la Bléone , une autre vers le village, celle-ci a deux tours rondes coiffées en éteignoir.

Malijai a une deuxième particularité, c'est son pont qui enjambe la rivière qui le côtoie. Ce pont fut terminé en 1778 et employa à sa construction jusqu'à 142 hommes, Noguier, celui qui voulut le château, versa sa cote part de 2000 livres , l'homme qui emporta le marché était quelqu'un du cru : André Féraud de Castellanne. Il est le premier du département à avoir été construit sans un dos d'âne en son milieu, il est plat.

Son église, dédiée à St.Christophe, a été construite en 1839 et témoigne d'une architecture très classique comme on en trouve fréquemment au XIX ème siècle.

Et dernière information, ce village en vit un autre lui être rattaché en 1971, celui de Chénerille dépeuplé par la peste de 1629 et petit à petit complètement abandonné ( 10 habitants en 1962). Aujourd'hui, il n'est plus que ruines, au milieu d'elles, on peut voir ce qui reste de son château moyen âgeux et de son église, dédiée à St. Florent, qui a un style architectural à cheval sur le roman et le gothique.

Jean-Paul Audibert

 

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