Volonne :

Ce village se situe sur la rive gauche de la Durance , au bord du lac de l'Escale, la rivière est traversée par un pont (qui fut « pont suspendu ») qui a remplacé un bac. Il fut construit en 1846 pour permettre le passage de la route royale n° 85, de Lyon à Nice puis devant l'intransigeance manifestée par Volonne pour y apporter quelques modifications, elle passa à Château Arnoux.

Le nom de Volonne viendrait de « vel aon » qui veut dire « près des eaux ». Une autre explication voudrait que ce nom descende du latin « volones » (volontaires), nom donné par Jules César à des soldats à qui il avait promis de pouvoir s'installer dans le pays compris entre Malijaï et Salignac (explication donnée par l'abbé Féraud dans son livre « Histoire, Géographie et Statistique du département des Basses Alpes »). La plus incertaine est qu'au XII ° s. et au XIII° s. le village était désigné par le mot « OLANA » qui aurait voulu marquer le fait que l'on y produisait beaucoup d'huile d'olives.

Le canton dépend de Forcalquier depuis, qu'en 1926, une réforme d'arrondissement ait supprimé celui de Sisteron bien qu'à travers les âges, Volonne n'ait jamais fait parti de son comté. Le bourg est situé à la frontière du climat méditerranéen et du climat alpestre. Il est sur « la route Napoléon ». L'empereur y reçut un accueil plutôt froid, il déjeuna à l'auberge locale. Une pierre incrustée dans une maison, à la sortie de la ville, en allant vers Gap, rappelle qu'il « passa et pissa-PP » (cité par Henri Jouannet dans son livre «  la Route Napoléon , sur les traces de l'empereur » éd. Allan Sutton, 2010).

Les deux principales curiosités architecturales du village sont son château et son église romane. Le château abrite, aujourd'hui, la mairie, il est remarquable à cause d'un escalier décoré de gypserie, il fut construit au XVII° s. par Melchior de Valavoire.

Comme beaucoup d'autres villages de Provence, Volonne petit à petit est descendu des hauteurs vers la plaine, sa partie médiévale qui est morte reste sur le coté méridional de la colline de Tigne. La ville de notre époque se voit de loin grâce à deux tours qui la dominent.

L'une abrite une horloge communale qui date de 1851, l'autre, la plus vielle fut construite certainement au début du XI° s., elle devait servir de tour de guet, elle gardait encore ce rôle en 1596, pendant les guerres de religion ; elle devait appartenir à d'anciennes fortifications car tout autour d'elle, on a retrouvé des traces de murailles.

Historiquement parlant, on peut affirmer que le site était occupé à l'époque de l'empire romain, en effet on y a retrouvé de nombreuses traces archéologiques (monnaies, tuiles, briques etc.). Au plus haut que l'on remonte, pour connaître les propriétaires du lieu, on trouve deux personnages appartenant à la famille des vicomtes de Gap qui en prirent possession en 1030. Puis jusqu'au début du XIV° s., on ne connaît aucun autre seigneur. Ce n'est qu'en 1314 que l'on voit Hugues des Baux apparaître, on peut en déduire que cette terre va appartenir ou appartient déjà à cette puissante famille de Provence. En 1379, la reine Jeanne investit Foulque d'Agoult comme seigneur des lieux et ainsi pendant un certain nombres d'années, Volonne fut l'apanage de la famille d'Agoult. Puis ces terres vinrent dans celle des Bouilleurs Cental. Durant les guerres de religion, ce village eut à souffrir du passage des troupes protestantes ou catholiques qui allaient aux Mées ou à Sisteron. A un passage, les protestants incendièrent l'église ainsi qu'un couvent des Augustins. Puis, Volonne s'endormit sous le soleil.

On va retrouver son histoire au début de la période révolutionnaire avec l'avocat ANTIQ qui fut désigné pour remettre les cahiers de doléances de la commune aux députés qui allaient siéger à Versailles sur les bancs du Tiers Etat. La Grande Peur s'abattit aussi sur le village lorsque des villes voisines, aux dires de la rumeur, furent dévastées par des bandes de pillards. Devant la guerre que les royautés voisines déclarèrent à la jeune république, la commune dut fournir 15 hommes pour le service militaire de la patrie en danger. La crise religieuse de l'époque fit que le mobilier de l'église fut mis en tas dehors puis brûlé. Les trois prêtres qui desservaient la commune prêtèrent le serment révolutionnaire.

Comme dans tout le département, le coup d'état de 1851 du futur Napoléon III fut vigoureusement combattu, le maire de l'époque, BERAUD, fut emprisonné à Sisteron puis exilé en Afrique d'où il ne revint que pour d'éteindre.

En 1849, il y eut des sondages un peu partout aux alentours du village pour trouver du charbon mais on n'en découvrit pas suffisamment pour lancer une exploitation qui fut rentable. Déjà, on se souciait de rentabilité, terme qui n'avait qui n'avait certainement pas le même développement qu'il connaît aujourd'hui.

Dernier point à remarquer, le maire de Marseille, MONTGRAND, vint y mourir.

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