Chapelles de Forcalquier :

Nous allons commencer ce tour d'horizon par la chapelle la plus connue et la plus visible de la ville : St. Pancrace.

Chapelle St. Pancrace

Elle est mentionnée pour la première fois dans une bulle du pape Adrien IV (seul pape d'origine anglaise), en 1155, sous le nom de Sancta Maria de Ripis Altis (Notre Dame de Rives Hautes).

On dit qu'elle fut construite par un certain Aribert sur les conseils de Frondon, évêque de Sisteron. Mais la chapelle que l'on voit maintenant date du XVII ° s. elle est perchée sur une colline face à la ville, mais avant elle, il y avait une autre chapelle nommée : Notre Dame de Rivesaltes (à comparer avec Sancta Maria de Ripis Altis, les historiens locaux (en particulier J. Y. Royer) pourront apporter une réponse mais il semblerait que la traduction donne la même solution de dénomination), elle est connue pour avoir abrité les jeunes forcalquiérens. En effet, avant d'adopter ce saint, ils priaient Ste. Barbe en son église des Cordeliers, ils vinrent là pour avoir la tranquillité d'élire l'Abbé de la jeunesse.

Ce serait le roi René qui aurait favorisé la dévotion à St. Pancrace ; sa fête se déroule le 12 mai, il fait partie des saints de glace, son nom provençal est Sant Brancaï .

L'édifice se décompose en deux parties, la chapelle par elle-même où il devait exister deux bas cotés, de nos jours, il n'en subsiste qu'un à deux travées voûtées d'arêtes et un ermitage qui semble dater de la première moitié du XVII ° s., il comporte deux étages.

Elle a du être restaurée en 1733 car cette date est gravée sur une pierre au dessus de sa porte sud.

La statue de Saint Pancrace que l'on peut voir dans la cathédrale vient de cette chapelle.

 

Puis notre promenade va nous conduire à la chapelle St. Jean.

 

Chapelle St. Jean

On ne connaît pas la date de sa construction, le chœur serait de la fin du XII ° s. voire du XIV ° s.. Elle aurait été construite en deux fois, d'abord le chœur puis le reste de la nef et la façade, celle-ci dans sa partie orientale est percée d'un portail à double voussure et d'un oculus.

On pensait que c'était un édifice religieux d'un faubourg aujourd'hui disparu. Les historiens ont abandonné cette hypothèse. Ce devait être l'église de l'une des quatre paroisses de Forcalquier au Moyen-âge, disparues au XIV ° s. Puis, elle fut le siège des pénitents bleus au XVII ° s. (s'occupent des mourants et de leur enterrement).

Aujourd'hui son toit s'est effondré en partie (voir sur les photos le toit en matériau moderne qui a doublé l'ancien toit) et la nef est envahie par une végétation sauvage. Mais grâce à une association (l'ACROF = Association des amis des chapelles rurales et oratoires de Forcalquier), elle devrait retrouver ses splendeurs passés. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1979.

 

Continuons notre promenade et allons de l'autre coté de la ville voir la chapelle St. Marc.

 

Chapelle St. Marc

On ne peut fixer de date exacte de son édification mais elle devait remonter au XV ° s. ou au XVI ° s. Le monument que l'on voit aujourd'hui, lui, date du XVII ° .

Jean Yves Royer, dans son livre « Forcalquier » cite un passage du « journal de Forcalquier » où il est rappelé que ce saint était le protecteur des éleveurs de magnans (vers à soie). Là, on célèbre le 25 avril la sainte Marc.

Cette chapelle s'écroula en mars 1933, elle fut, alors, restaurée mais la cloche qui la couvrait se trouva, désormais, à coté posée par terre.

Elle était le siège, au XVIII ° s. de la confrérie de St. Marc qui était composée d'artisans du bâtiment. Elle abrite un tableau représentant la Sainte Famille entourée de Marc et de Jean, les évangélistes. Cette œuvre avait été peinte à la demande du chevalier Jean Bellonet, un Forcalquiéren, qui est entré dans l'histoire. Au XVII, Louis XIV envoya à Venise, qui subissait une attaque turque contre une de ses possessions : la Crète , des volontaires dont ce noble forcalquiéren. Ce dernier arriva dans la Sérénissime République en mai 1646. Il fut envoyé en Crète, à Candie, pour organiser la défense de la ville. Devant ses succès, il fut élevé au grade de chevalier de l'ordre de St. Marc. En 1659, il retourna à Forcalquier pour épouser Isabeau de Pontevès puis il repartit en Crète où il fut tué à l'attaque de la Canée , il avait 39 ans. En son sein, on peut y voir une statue moderne de St. Marc due à Marc Fassino.

 

En sortant de Forcalquier par l'ancienne route de Mane, on va trouver la chapelle de Notre Dame de Fougère

 

Notre Dame de Fougère

Comme je l'ai déjà dit, cette chapelle se situe à l'extérieur de la ville sur une hauteur ombragée. On la connait depuis 1155 où elle a été sous le vocable de Santa Maria de Figeriis . Elle était le but d'un pèlerinage qui se faisait à chaque apparition de la peste et en 1478, elle porta le nom de Notre Dame de Vie en souvenir d'une épidémie conjurée. Elle fut agrandie en 1666. Telle qu'on la voit aujourd'hui, ses murs datent du XVII ° s., en particulier sa facade.
 

Elle a une abside voûtée sur croisées d'ogives, au dessus de la porte, on peut noter la présence d'un cœur et d'un angelot, tous deux sculptés dans la pierre. Un ermitage s'y trouvait accoler et le dernier ermite connu y fut assassiné en 1740. Lors de la Révolution , elle fut vendue comme "bien national" à un particulier.

Elle abritait jusqu'à ces derniers temps, une statue de Vierge à l'Enfant qui est maintenant dans l'église du Bourguet.

 

Jean-Paul Audibert

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A consulter : Forcalquier de Jean Yves Royer