Lincel:

Petit village à 6 km au nord-est de Reillanne. Ce fut une ancienne baronnie. Son nom provençal est Laicèu , il fut rattaché à Saint Michel l'Observatoire en 1973. Une tradition veut que les habitants des villas romaines se trouvant proches de Reillanne pour échapper aux Sarrasins se divisèrent en deux groupes l'un fonda Saint Michel, l'autre Lincel.

C'est en l'an 1061 que la famille du même nom entra en possession de ce territoire, elle le gardera jusqu'au XVII° s. puis il passera aux mains de la famille de Croze.

La deuxième image est tirée du "Livre de Raison du Muet de Lincel" et montre le village vers 1550.

Le bourg a deux châteaux, un qui a été restauré au XIX° s., dominant le village et l'autre en bas des habitations qui est en fait une belle demeure Renaissance.

Outre « les sorcières de Lincel » dont l'histoire est conté sur ce site à la page « ouvrages » ; comme personnage célèbre de ce village, il faut parler du « muet de Lincel » dont la vie est évoquée par André Bouyala d'Arnaud dans son livre : « Provence des Villages » ainsi que sur ce site, dans la partie « ouvrages, Le livre de Raison du Muet …édition critique avec notes  » , on peut dire en quelques mots qu'il était le fils aîné du seigneur des lieux , qu'il prit une part active aux guerres de religion, que devant son handicap, son père le déshérita au profit de son frère cadet mais qu'il manifesta tout au long de sa vie une brillante intelligence. Son existence est racontée par Peiresc (humaniste, philosophe, épistolier, poète, botaniste, astronome, numismate et bibliophile).

Son territoire possède une chapelle dédiée à Saint Syméon (aux abords de la N. 100). Elle est juste à coté de la « via domitia » qui servait, à cette époque, de chemin vers Saint Jacques de Compostelle. Comme autre monument religieux, Lincel possède, comme tous les autres villages, une église, celle-ci est dédiée à Marie Madeleine, elle apparaît dans un texte papal, bulle d'Hadrien IV, en 1155 comme possession de Saint Mary de Forcalquier.

A travers les différentes restaurations qu'elle a subis, elle garde un style roman tardif et son toit est couvert de lauzes. Que dire de plus ? Sinon que l'abbé Féraud nous apprend dans son livre « Histoire et Statistiques du Département des Basses Alpes » que le général comte de Gardanne y décéda au début du XIX° s. et fut à l'origine d'un monument décorant une chapelle latérale.

Jean-Paul Audibert

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