Montlaux :
Ce village des Alpes de Haute Provence appartient au canton de Saint Etienne les Orgues (à 24 kms de Manosque). Son territoire est proche de Sigonce et de Cruis Il est traversé dans toute sa longueur par une petite rivière : l'Auzon qui alimentait un certain nombre de moulins à farine. Raymond Collier, dans un de ses ouvrages : « La Haute Provence , Monumentale et Artistique » écrit que les restes de l'un d'eux subsistent entre Montlaux et Cruis, bâti par les moines chalaisiens (venus de l'abbaye de Chalais, proche de Grenoble). Il est composé de huit hameaux : les Bayons, le Village, la Gipière , l'Ace d'Astier, la Colle , les Jeannets, Sambuc et le plus important : les Jacons où l'on trouve la mairie.
Comme beaucoup d'autres sites, le village est descendu au bas de ce qu'il était à sa création. Comme je l'ai déjà signalé, la plupart des villages n'avant plus rien à craindre dès la fin des Guerres de Religion, l'habitat s'est retrouvé dans la plaine. Mais au début de son existence, il a été construit au sommet d'une hauteur, il était entouré d'une enceinte solidifiée par deux tours et percée de deux portes. Il ne reste plus que des ruines à notre époque.
Deux origines du nom du bourg sont évoquées par les historiens. La première, Monte Lauro , est due à la proximité de la montagne de Lure ( 5 km ), la deuxième, Mons Lacus, ferait allusion à une source qui se déverse dans l'Auzon. Les deux premières fois où l'on cite le village dans des textes écrits sont des chartes de l'abbaye St Victor, datant de 1048 et de 1156. On ne connaît pratiquement rien de l'histoire de Monlaux au Haut Moyen Age. On ne sait même pas quels étaient les seigneurs à cette époque, tout ce que l'on sait est que la dîme était payée à l'abbaye de Cruis. Puis, à partir du XIV ème siècle, notre connaissance va s'enrichir. Durant ce siècle de Bas Moyen Age, on va identifier la famille de Villanis comme propriétaire, elle l'est aussi des villages de Limans et des Ybourgues, et ce village était en indivis, parmi les seigneurs du lieu, on trouvait le comte de Provence et pour certaines terres, les abbayes de Lure et de Cruis. Le roi Henri II voulut se débarrasser d'une partie des biens qu'il avait en Provence (les rois de France ayant hérité des comtes de Provence, cela se passa sous Louis XI.), c'est ainsi que Monlaux fut vendu à Bertrand Bernardi, procureur du roi à Aix (1574). Puis en 1689, les terres vinrent en possession de Joseph de Alloire qui prit, alors, le titre de Comte.
Au milieu du XIV ème siècle, le village fut dévasté par Arnaud de Servole, dit l'Archiprêtre, qui était à la tête d'une Grande Compagnie. Malgré cela, on le retrouve au début du XV ème siècle comme un lieu plus important que ses voisins Cruis ou St Etienne.
Petit à petit, au fil des ans, ses habitants (les Moularins) partaient vivre dans les villages avoisinants et cela dès les Guerres de Religion. Et ainsi, au travers des siècles, sa population a varié mais elle a toujours tourné autour des 200 habitants, parfois plus parfois moins. Un texte de 1765 la donne pour 227 ; un pic fut atteint en 1857 avec 394 habitants. De nos jours, suivant le dernier recensement, elle est au plus bas avec 135 habitants.
L'abbé Féraud, dans son histoire du département, indique que l'église que l'on connaît maintenant date de 1829 et est petite puisqu'elle n'a comme dimension que 16 m sur 4,5 m et est dédiée à St Jacques et à St Christophe.
Le village a quatre fontaines dont une qui est nommée en souvenir d'une forêt royale : la fontaine du Roi.
On ne peut oublier le peintre Monticelli qui passa une partie de sa jeunesse dans une ferme voisine, à Ganagobie.
----Par l'auteur du site : Jean-Paul AUDIBERT