La Tour de l’Horloge à DIGNE :
Avec l’ancienne cathédrale, Notre Dame du Bourg,  elle se trouve être le plus ancien monument de la ville.
Tout commence par un don que fit, en 1361, un jeune noble (il avait 14 ans) . Il donna à la ville un « casal » (quartier, groupe de maisons) près du château de l’évêque ce qui correspond, à notre époque, à la prison St. Charles. Il s’agissait de Raymond d’Esparron,  sieur de Bellegarde.
C’est seulement au début du XVI° siècle que les syndics de Digne y firent construire une tour dotée en son sommet d’une horloge. L’artisan qui s’en occupa, qui supervisa tous les travaux fut Pierre Duret. Il s’attaqua à la tache en mai 1411 et ne termina  l’horloge qu’en février 1412. Les premiers coups de pioche pour creuser les fondations de la tour se firent le 12 janvier 1412.
Puis en 1490, l’évêque de Digne, Mgr. Antoine Guiramand décida de faire construire une église sur la place qui se trouve entre la tour existante et le château épiscopal. C’est ainsi que naquit l’église St. Jérome qui devait remplacer l’ancienne cathédrale, Notre Dame du Bourg, que l’on trouvait trop excentrer. Les syndics de la ville voulurent s’associer à ce projet.
                  

Mais pour la construire, il fallait démolir celle qui existait déjà et qui ne datait que du début du siècle. Les dirigeants dignois acceptèrent cette démolition, à condition qu’elle soit reconstruite aux frais de l’évêque. Chose promise mais qui s’éternisa, la ville resta pendant 15 ans sans tour de l’horloge. Elle dut intenter un procès à l’autorité ecclésiastique pour l’obliger à cette reconstruction. Les consuls ayant obtenu gain de cause, trouvèrent face à eux un évêque plein de bonnes intentions. Il donna même la cloche qui se trouvait en son sommet « afin, dit-il, que par le son du bourdon, l’heure parvienne plus facilement aux oreilles de tous les habitants ». Et à partir de 1509, la tour de l’horloge et la cathédrale ne firent qu’une. L’une servit de clocher à l’autre. La Tour resta propriété de la ville, ses habitants pouvaient y pénétrer indépendamment de l’église par une porte spéciale.
La municipalité assura toujours les frais des réparations et de l’embellissement du clocher ce qui étonna les gouvernements du XIX° siècle.
Gassendi l’a décrite comme ayant tout d’abord une forme pyramidale puis quadrangulaire. On couronna son sommet d’une cage de fer dans laquelle on plaça l’horloge et la cloche (cloche des consuls), c’est ainsi que de 31 mètres, sa hauteur passa à 61 mètres ; ce dôme a été doré et surmonté d’une croix et d’un paratonnerre. A la fin du XIX° siècle, le sommet de la partie en dur, c’est-à-dire la tour elle-même, a été entouré d’une terrasse (en pierres de Mane, d’après ce qui est dit).
En 1881, lors de travaux de restauration, la girouette, en son sommet, a été remplacée par un coq, celui-ci devenu trop lourd pour un campanile qui prenait de l’âge a été à son tour remplacé par une croix toute simple.
En 2014, le Ministère de la culture fit restaurer le cadran solaire (« la Méridienne ») qui orne un des murs  et donne « le midi vrai ».

C’est ainsi que le religieux (cathédrale St. Jérome) rejoint pour ne faire qu’un le domaine temporel (la Tour de l’Horloge).

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