Volx :
Nous voici au croisement, tant ferré que routier, de  plusieurs chemins. L’un va à La Brillanne, Peyruis et Oraison, l’autre mène à  Forcalquier et Mane, un autre en sens inverse vient de Manosque. Ce croisement  donna naissance à un village qui domine la plaine de la Durance.
   
                                                                            
Ce village fait partie du Parc Régional du Luberon qui en  compte 77. On y trouve, sur la route de Forcalquier, un éco-musée de l’olivier  qui décrit les origines de cet arbre ainsi que sa culture tout autour du bassin  méditerranéen. Il fut fondé par le créateur de « l’Occitane » et de  « Olivier and co. »
  A l’origine du  village sont les constructions que firent les vétérans de l’armée romaine qui  s’installèrent à cet endroit. Mais déjà, auparavant, on trouvait une  implantation humaine qui, selon certains historiens, avait donné un nom celtique  à Volx : Baulis (on retrouvera un monastère qui porta ce nom) ou Bau.  Le bourg faisait partie de la province de la  Narbonnaise ; on a retrouvé un temple dédié à Dea Victoria ainsi que des monuments romains et une statuette du  dieu Eros.   
  Au  Moyen-âge, on pouvait y rencontrer une importante communauté juive. Au début de  cette période, les communes de Volx et de Villeneuve ne faisait qu’une. Devant  le danger sarrasin, la population des deux villages alla se réfugier sur le  rocher nommé : « Rocca Amaritudinis » (dit « rocher de  Volx »). On peut encore y voir des ruines. Une fois le danger passé, elle  se divisa en deux et c’est ainsi qu’une partie alla fonder Villeneuve, l’autre  partie s’installa près de l’église Notre Dame de Baulis au pied d’une falaise,  sur une petite éminence qui était le seul monument religieux encore debout. La  présence des Maures a laissé une trace : « la fête des Moussis ».  Fin avril, les jeunes du village mimaient une rencontre entre les  « cuirassiers », c’est-à-dire les chevaliers et les  « sauvages », les Sarrasins, revêtus de mousse d’où le nom de cette  fête. Ils se retrouvaient tous, après, pour déguster une omelette au lard salé.  Cette coutume dégénéra en bataille rangée et fut interdite au début du XX ième  siècle   A la fin du XIV ième siècle, le bourg fut mis  à sac par les bandes de Raymond de Turenne.
  Le  Moyen-âge fut une période riche en constructions religieuses, c’est ainsi qu’à  Volx, une abbaye fut construite. Elle date de 812 et fut fondée par Jean II,  évêque de Sisteron avec le soutien actif de Charlemagne.  Quelques historiens locaux la prétendent  mérovingienne donc encore plus ancienne. Elle se situait  à 1 km au sud du village sur un territoire qui  appartient à la commune de Villeneuve, voici ce qu’en dit un livre consacré à  la Provence Romane (PROVENCE ROMANE Editions Zodiaque, Monastère de la  Pierre-qui-vire. 46ème numéro de la collection "La Nuit des  Temps"1977.) c’est au pied de cette colline et tout près du  village de Volx que se trouvait le monastère fondé en 812, avec l’appui de  Charlemagne, par l’évêque Jean II de Sisteron … Au début du XIe siècle, cette  maison fut rattachée à l’abbaye de Psalmodi en Languedoc, dont elle devint un  simple prieuré. La chapelle de ce monastère communément connue sous le nom de  Sainte-Victoire et entourée d’un cimetière se voyait encore à la fin du XIXe  siècle. Elle devait être au confluent du Largue et de la Durance. A son  origine, elle comptait 12 religieux de l’ordre de St. Benoit, puis elle ne fut  plus que le simple prieuré dont il est fait mention plus haut qui exista  jusqu’en 1614. 
 --- Chapelle Notre Dame de Baulis
--- Chapelle Notre Dame de Baulis
  Elle possédait une église dédiée à ST. Cannat qui fut évêque de  Marseille. On voyait encore ses ruines au XVIII ième siècle sur la rive droite  du Largue.
  Une  chapelle, Notre Dame de Baulis, se trouvait au pied du rocher, dans le  cimetière du village, enfouie sous du lierre, elle fut détruite, suite à une  décision du conseil municipal, en 1906. (il subsiste d’elle des  cartes postales anciennes- 2 à ma  connaissance, en voici une) :
  L’église  du bourg est consacrée à Sainte Victoire, sans doute doit-on y voir un souvenir  de la déesse Victoria, adorée par les  Romains. Elle est de style roman Sa datation est incertaine, Raymond Collier,  archiviste des Basses Alpes, la date de 1648 (opinion générale) tandis que  « les Alpes de Lumière » ne la font remonter qu’en 1776 et  « l’histoire de Volx » y voit un édifice de 1572. Elle n’a qu’une  seule travée, sa nef est orientée d’Est en Ouest, du coté du Levant, on peut  voir une abside circulaire. Il y a aussi un buste reliquaire de la Sainte dans  le collatéral.
  La mairie a été construite dans la partie du village qui a débordé des  remparts moyenâgeux. Elle a été bâtie sur l’emplacement d’une chapelle du XII ème  siècle. Le cimetière qui se trouvait dans son voisinage a été transformé en  place publique. Cette chapelle est Notre Dame de Baulis qui a été évoquée plus  haut. En exécutant les travaux, en 1807, les ouvriers découvrirent plusieurs  sarcophages dont le plus vieux remonterait au 1 ou 2 ème siècle de notre ère.  
  Le  haut du village, comme partout en France, est le lieu historique par  excellence. C’est là que l’on trouve les ruines du château,  ce qui pourrait appartenir à l’ancienne  enceinte et des restes d’un espèce d’aqueduc qui lui amenait l’eau  (rue du Greffe). Ce nid d’aigle, au dessus de  la Durance, est décrit par un inventaire de 1695 comme étant une très riche  demeure où l’on trouvait 35 tapisseries et 60 tableaux. Lors de la Révolution,  ce château fut pillé et détruit en 1792.
  Au Moyen-âge, le village était la propriété des seigneurs de Villemus  puis il fit partie de la viguerie de Forcalquier. Au 15 ème siècle, le fief  passa dans les mains des Valavoire, il fut érigé en marquisat en 1657.
  Au nombre de ses personnages connus, il faut citer André Ailhaud qui fut  un des principaux chefs des opposants au coup d’état de 1851 ; il faut  aussi évoquer Amat de Volx qui fut évêque de Senez en 1757 (petit évêché de Provence qui disparut  en juillet 1790).
  La  gare de Volx se trouve à la bifurcation de deux lignes, l’une allant vers Apt,  l’autre vers Forcalquier. L’inauguration se fit en  1890. Elles sont fermées au trafic des voyageurs  en octobre 1938 et aux marchandises en 1956. Aujourd’hui, il ne reste rien de  ce qui puisse faire penser à une circulation de trains. 
Il ne faut pas oublier que Volx eut, comme beaucoup de communes des Basses-Alpes, un camp d'internement durant la période sombre du gouvernement de Vichy ; les plus jeunes internés étrangers du camp de Forcalquier y furent transférés.
Il faut voir le château Saint Clément, construit au XVII ème siècle, de l’autre coté de la nationale (qui est devenue une départementale).
 ----  Château de Saint Clément
----  Château de Saint Clément  
Il fut la demeure des marquis de l’Ille. Selon Raymond  Collier, archiviste du département et écrivain, il subit d’importants travaux  au XIX ème siècle. 
  En 1315, sa population était de 600 habitants et maintenant, on la chiffre  à 2800.
  En 1766, un pont sur le Largue fut construit.
  En  1941, un camp d’internés par le gouvernement  de Vichy (étrangers, opposants au régime, etc.) fut transféré de Forcalquier à  Volx.
  Le bourg est  traversé par un gazoduc qui alimente Digne en gaz naturel. 
  Le rocher  de Volx, en fait la  « roche amère » est à rattacher à la commune de Villeneuve et fera  bientôt l’objet d’un article. 
Jean-Paul Audibert
