Ailhaud André dit Ailhaud de Volx
C’est une figure de notre département, célèbre pour avoir été un des principaux chefs de l’insurrection républicaine contre le coup d’Etat du prince président de la seconde République, celui qui allait devenir Napoléon III.
Il vit le jour à Volx, d’où son surnom, le 11 novembre 1799. Son père était avocat et fut maire de Volx, en 1811, devenu veuf, il vint s’installer à Forcalquier, rue St. Mary. Sa mère était la fille d’un avocat du lieu, il avait deux frères et une sœur, ses frères devaient être tués lors des guerres de l’Empire. Il se maria en 1833, il épousa Louise Ricard à Châteaux-Arnoux, elle lui donna cinq filles et un garçon. On ne sait pas ce qu’il fit durant sa jeunesse, ce qui est normal car l’Histoire n’avait pas commencé à s’intéresser à lui mais c’est seulement à 28 ans qu’il entama une carrière professionnelle dans l’administration des Eaux et Forêts. Il devient un peu plus tard garde général de l’arrondissement de Digne, ville qu’il quitta pour s’installer aux Mées. Son travail le conduisit à prendre en charge l’arrondissement de Forcalquier ; il fit un détour par l’Hérault et finit à Pertuis.
Son engagement politique c’est-à-dire son discours républicain va le faire révoquer de l’administration à la demande du Préfet du Vaucluse (à ce moment, il travaille à Pertuis). En 1849, il va essayer de faire partager ses idées par la voie légale, il va se présenter à la députation des Basses Alpes mais il est battu.
En décembre 1851, il est un des principaux chefs de l’insurrection du département contre Napoléon III, avec son ami Joseph Buisson, maire de Manosque, ville considérée à cette époque comme « rouge », notre département était profondément républicain et le démontra les armes à la main. Ailhaud se retrouve donc à la tête des insurgés républicains et va faire preuve de ses compétences militaires au combat des Mées.
Mais comment en est-on arrivé là ? Le 6 décembre 1851, il part de Sisteron, qui s’était soulevé, à la tête de quelques centaines d’hommes, il est rejoint par les troupes de Manosque et de Forcalquier. Ensemble, ils marchent sur la préfecture du département : Digne. Ils prennent la préfecture, prononcent la déchéance du maire et de son conseil municipal. La ville sympathise aves les insurgés. Le pouvoir réagit en envoyant vers les révoltés des soldats partis de Marseille. La rencontre avec les républicains va avoir lieu aux Mées.
Les bandes républicaines d’Ailhaud vont se retrouver vainqueur. Mais devant l’inertie de la France entière et de l’armée qui s’est ralliée au nouveau pouvoir, le vainqueur se retrouve vaincu. Les républicains décident donc de déposer les armes. Sauf Ailhaud. Les Basses Alpes sont déclarées en état de siège. Aves quelque compagnons, il va se réfugier dans la montagne de Lure où il va être traqué comme une bête féroce. Il va essayer de gagner Marseille pour passer à l’étranger. C’est là qu’il va être arrêté. Comme de nombreux autres républicains (à peu près 14.000), il est présenté à un Conseil de Guerre, il avait déjà eu affaire à la justice pour ses idées, effectivement en 1849, il comparaissait devant le tribunal de Carpentras pour des propos séditieux. Maintenant, il risque la peine de mort. L’accusation a trouvé un prétexte pour l’éliminer : il est accusé d’avoir tiré sur des gendarmes de Volonne à la sortie de Château-Arnoux. C’est un officier adverse à qui il a sauvé la vie au combat des Mées qui, par son témoignage, lui épargna la peine capitale, il est condamné à la déportation à Cayenne. Il va demander que sa famille le rejoigne, cela lui sera refusé. Le 12 avril 1854, il décédera. Le scorbut a eu raison de lui.
La ville de Volx honorera sa mémoire en donnant son nom à un collège.