Fondation Carzou :
L’origine du lieu où elle se trouve en est une création de l’abbé Proal (il fut le supérieur du Grand Séminaire de Digne). Il réunit des dames de charité en un ordre monastique : la congrégation des Sœurs de la Présentation. Cette communauté de femmes n’était affilié à aucun ordre, on lui donna le nom de « Sœurs Sans Nom », on en retrouve la trace dans le nom d’une rue qui borde la chapelle et qui, au XIX° siècle traversait le couvent (rue Sans Nom). A ce nouvel ordre, il fallait des bâtiments, la maison qui allait devenir un couvent fut achetée à un certain M. Figuieres en mars 1823, l’évêque de Digne, Mgr Miollis aida de son argent à l’acquisition des terrains et des constructions ; c’est lui qui donna le nom de « Notre Dame de la Présentation » à ce nouvel ordre. La chapelle qui abrite la Fondation Carzou n’a été construite qu’en 1848, c’est-à-dire après l’institution de l’ordre monastique, jusque là, les sœurs entendaient l’office dans une salle transformée en lieu de recueillement.

D’après ce que dit l’abbé Feraud dans son « Histoire de Manosque », ces dames devaient se préparer à la vie religieuse et cela pour n’importe quel couvent. C’était une sorte de noviciat. C’est pour cela qu’à ses débuts, l’ordre n’était qu’une association (« Association des Sœurs Sans Nom »). De ce couvent ne reste, aujourd’hui, que la chapelle de style néo-classique. Elle conserve un cadran solaire qui se trouve sur le mur de l’abside, à l’arrière du bâtiment. La façade possède un vitrail représentant la présentation de Marie au Temple, ce qui rappelle la dénomination du couvent et de sa chapelle. Ce couvent fut abandonné en 1904 lorsque l’enseignement congrégationiste fut interdit. Après maintes vicissitudes, il fut racheté par la municipalité en 1984. Elle le fit restaurer pour faire de sa chapelle un lieu d’exposition  des œuvres d’un peintre connu et un lieu d’expressions de la diversité culturelle moderne. La décoration fut d’abord proposée à Bernard Buffet qui connaissait Manosque et les Basses-Alpes, il déclina l’offre. On fit alors appel à Carzou (un proche du maire, le docteur Niel le suggéra) qui était un des artistes les plus connus de l’époque, après un temps de réflexion, il accepta malgré son âge de 80 ans. , il commença les peintures en 1987. Les murs de l’église du couvent vont se couvrir de ses peintures sur à peu près 670 mètres carrés.
On dit de lui qu’il était considéré comme un des dix plus grands peintres des années cinquante. Il était aussi graveur et décorateur. Il était d’origine arménienne, de son vrai nom ; Karnik Zouloumian, né à Alep en Syrie en janvier 1907, décédé en 2000, âgé de 93 ans.
Il reprit, pour Manosque, les idées qu’il avait eues lors d’une exposition à Paris, en 1957. Il va peindre une histoire pessimiste de l’humanité qu’il va intituler : « l’Apocalypse ».
                                                                                                                                                                                                           

 Ce n’est pas l’illustration du livre des Evangiles mais une vue personnelle de l’histoire du monde. D’ailleurs, il déclara :
« Mon but la peur de l’an 2000… la déshumanisation de la terre… Dans l’Apocalypse, j’ai voulu représenter le cycle de l’aventure humaine… »

Cette fondation est très importante pour promouvoir l’art, toute forme d’art dans le sud de la France et a aussi un impact touristique non négligeable pour la ville de Manosque et pour toute la région.   

L'auteur du site : J.P. Audibert

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