Firmin Guichard : 1814-1850
Ce fut un historien local qui fit preuve d’originalité car à la différence de ses confrères, il fit, lui-même, des recherches et ne livra au public que des aspects nouveaux qu’il trouva dans des documents ignorés. C’est en épluchant les archives de Digne qu’il les trouvait et en fit profiter ses lecteurs (voir son essai sur le cominalat, avant lui personne ne savait ce que c’était.)
Il naquit à Digne le 18 janvier 1814. Son père était imprimeur, sa mère, bien qu’elle fût née à Marseille, était d’une famille de Puimoisson. Son père fut appelé à Digne pour exercer son métier, la ville n’ayant pas d’imprimerie mais en avait besoin d’une. Il vint d’Avignon pour combler ce vide
Notre historien fit, dans un temps, ses études à Digne et les termina à Marseille où il obtint son baccalauréat. Il dut, ensuite, affronter la mort de son père (à 52ans) qui le mit devant de graves problèmes financiers car celui-ci était un joueur impénitent qui avait beaucoup perdu. Il fit face au manque d’argent et reprit à son compte l’exploitation de l’imprimerie. Pour compléter ses connaissances, il s’inscrivit à la faculté d’Aix pour faire son droit, c’est ainsi que, comme ayant de nombreuses activités, il fut avocat. Le 27 décembre 1840, il était nommé « avoué », il était juriste et patron d’entreprise. Un de ses contemporains le décrivit comme ayant une silhouette élancée, une chevelure brune abondante, des moustaches bien fournies, il était doté d’une grande éloquence ce qui était très avantageux lorsqu’on est avocat, il parlait fort et parfois criait.
Malgré toutes ses occupations, il trouva le temps de se consacrer à l’histoire de sa ville. Il en lut les archives, le maire d’alors lui avait demandé d’y mettre de l’ordre, c’est grâce à cette lecture qu’il écrivit en s’appuyant sur des documents inédits. Il fut très lié avec l’historien de Sisteron, Edouard de la Plane, avec aussi Damase Arbaud. A partir de 1833, chaque année, il fit paraitre un « Annuaire du Département des Basses Alpes » et il fut à l’origine de la création du « Journal des Basses-Alpes » (1837). Du temps, il en prenait pour remplir pleinement sa vie, c’est ainsi qu’il se mit à faire de la politique, il fut conseiller municipal à plusieurs reprises. Il était libéral donc fervent partisan de la République, pour en témoigner son journal changea de nom et devint « Le Socialiste des Basses Alpes ». En 1848, il fut nommé sous-lieutenant de la Garde Nationale et réélut conseiller municipal une fois de plus.
-------Moulin dans Digne
Comme républicain, il s’attaqua au monopole des moulins détenu par l’hospice de Digne.
Mais, malheureusement, en 1849, toutes ses activités ayant altérées grandement sa santé, il mourut le 28 octobre 1851.