Quelques CHÂTEAUX :

« Il subsiste à travers la Haute Provence, nombre de vieux, de plaisants châteaux. Tantôt ils décorent la campagne du charme de leurs pierres patinées par l’âge, tantôt (c’est le cas le plus fréquent), ils se carrent au milieu des villages ou les dominent de leurs masses, qu’elles soient rustiques, empreintes  de style, où même parfois, majestueuses. »
Raymond Collier, « Monuments et Art de Haute-Provence », 1966. Préface de Jean Giono.   

Aiglun :

Il se situe au Sud-ouest de Digne et fut construit par « la dame d’Espinouse », femme de François de Villeneuve vers 1635. C’est plutôt une maison noble du XVII° s de forme rectangulaire avec une tourelle à chaque angle. Il fut utilisé par les évêques de Digne comme résidence secondaire réservée à la détente. En 1935, une clinique s’y installa qui proposait un traitement contre la tuberculose osseuse.

Allemagne en Provence


C’est un château de plaines qui se trouve en dehors du village. Il date de la fin du XV ° s et du début du XVI ° s. Il a été bâti autour d’une tour du XII ° s qui doit être un ancien poste avancé du château médiéval qui se trouvait au quartier de la Moutte, à l’est du village que nous connaissons. Sa construction se déroula sur une cinquantaine d’années. Elle fut commencée sous le règne de Louis XII par François de Castellane et se termina sous François c’est dire si le château a un style première renaissance (mélange d’un style nouveau et du gothique). Le bâtiment qui servit de lieu de résidence aux différents propriétaires à un plan en équerre délimité par trois tours rondes. Il est classé « monument historique »  depuis 1986 ainsi que ses jardins.
Il fut la propriété de la famille Castellane qui s’est illustrée durant les croisades et surtout pendant les Guerres de Religion où elle prit le parti de la Réforme. A cette époque, elle fut déposséder du château après un siège de 16 jours par les ligueurs mais rentra bien vite dans ses biens. Le seigneur, baron d’Allemagne, Nicolas Mas-Castellane, fut tué lors de ce combat et sa femme fit exécuter 11 prisonniers catholiques sur sa tombe. Alexandre, le fils  de Nicolas, fut tué lors d’un duel et la régente, mère de Louis XIII, confisqua ses biens. Le château va, alors,  passer par un jeu d’alliance, aux mains de la famille d’Oraison puis dans celles des Varages. Il fut pillé et dévasté à la Révolution mais non démoli comme il avait été prévu. Il sera racheté, au XIX ° s par un lointain parent des Castellane, Mr Ripert de Montclar, diplomate, érudit, qui y fera d’importants travaux de restauration. Il est maintenant entre les mains de la famille Himmel qui continue ces travaux. 

Esparron-de-Verdon :
D’après des textes retrouvés, le château date du XIII° siècle et aurait appartenu à la famille des Castellane, en tant que co-seigneurie, sa propriété a été partagée avec les Esparron. Ce n’est qu’au XV° siècleque les Castellane en auront la jouissance entièrement seuls.
 
On peut en voir, à notre époque, une tour carrée  de cinq étages, séparés les uns les autres par un plancher en bois tandis que le sixième est délimité par un sol en pierres. Le château a subi une première transformation dans la  première moitié du XVI° siècle, une seconde survint au XVIII° qui a vu la construction d’un bâtiment quadrangulaire ainsi que celle d’une façade à l’Est. Outre son donjon, il a, comme architecture intéressante, un escalier à vis du plus bel effet et une cour d’honneur remarquable. En fait, il se compose du donjon et d’une demi-douzaines de bâtiments annexes. L’ensemble est classé aux monuments historiques.
 Il est, aujourd’hui, transformé en chambres d’hôte et appartient toujours à la famille Castellane.   

Fontienne

C’est un bâtiment encastré, au milieu du village. Sa partie supérieure date du XVIII ° s et du début du XIX ° s mais les pièces de l’étage inférieur qui donne sur une terrasse datent, elles, du XIII ° s. Ces salles sont voutées en plein cintre.
Il a une forme de « L » et se compose de deux corps de logis qui sont disposés autour d’une cour intérieure. Il est dominé par une tour à mâchicoulis.

Chateau de Bel – Air : près de Sigonce.

Sa construction remonte à la fin XVI° siècle et au début du XVII°.

Il prend la place d’un château médiéval. Jusqu’à présent, on a peu trouvé de renseignements sur lui. Il aurait appartenu à la famille Bousquet qui était différente des seigneurs de Sigonce, il était enclavé dans le territoire de ce village.
Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, il est de dimensions imposantes. Il est fait de deux ailes en équerre qui ont pour jonction une tour haute, chacune d’elle se termine par une tour ; il est entouré de marronniers centenaires. Il offre à peu près 900 mètres carrés de surface habitable, ses génoises s’étagent sur 4 rangs, signe de construction faite par un seigneur important. Les décoration multiples peuvent remontée à la fin du XVI° siècle, il faut remarquer, à l’intérieur, une porte magnifiquement décorée et une cage d’escalier qui offre à notre vue  de très belles gypseries, les fenêtres des niveaux inférieurs doivent être du XVIII° siècle, c’est-à-dire percées après la construction du château. C’est une propriété privée qui a eu et a toujours d’importants travaux de restauration. Il sera peut-être un jour un lieu d’animations culturelles. 

Château de Consonaves :
- Il se situe au dessus de Mallefougasse. Il devrait dater du XVI° siècle. En l’absence d’archives le concernant, on ne peut que faire des suppositions.
Il est rectangulaire et de petite dimension, sa principale attraction vient du fait qu’il est construit en pierres plates, assemblées sans aucun plâtre ou crépi les liant les unes aux autres. Un escalier pouvant être du XVIII° siècle mène au premier et unique étage. Au-dessus d’une porte latérale figure la date de 1551. Il est donc probable que l’édifice remonte à cette époque, il a subi, sans doute, une réfection au XVIII° siècle et fut mis au gout du jour au XX° siècle notamment pour la porte d’entrée. De son arrière, on peut voir la vallée de la Durance et les Pénitents des Mées. Ce fut, d’abord, une possession de la ville de Sisteron puis après différents propriétaires, elle vint aux mains, au XVIII° siècle, des d’Albertas et des de Salles.

Château de Fontenelle :
Il se trouve sur les terres de la commune de Mirabeau, proche de la ville de Digne. Il est situé sur une éminence d’où il domine toute la vallée de la Bléone. Bien qu’il ait été construit au XVII° ou au XVI° siècle comme le dit Raymond Collier, archiviste en chef du département, il ressemble à un château médiéval avec ses quatre tours d’angle, son peu de fenêtres et ses seulement deux grandes salles. Le tout est construit avec des galets de la Durance. Les caves sont voutées et abritent d’immenses futailles ce qui incite à penser que le château eut une vocation viticole à un moment, mais lequel ? Dépendant de lui, il y a à coté, la ferme de Tarelle qui possède une petite chapelle gothique qui a du être celle du château.
Il a certainement été édifié par un seigneur de Barras, famille qui possédait le territoire de Mirabeau. Il eut de nombreux propriétaires et le plus célèbre fut certainement Julien Romieu, médecin et maire de Digne  

Château de Salignac : au Sud de Sisteron.
La commune de Salignac s’enorgueillit de posséder un château sur son territoire, nommé « château de Vallée ». Il est situé à environ 3 km de Sisteron et en face du village.
Il aurait été construit ou reconstruit au XVIII° siècle.
Il est constitué d’un grand corps de logis rectangulaire, de communs, le tout se trouve autour d’une cour caladée qui comporte une petite fontaine adossée à un mur. On peut voir aussi une petite chapelle détachée du groupe ainsi constitué.

Au rez de chaussée, on peut découvrir les cuisines qui ont la particularité d’avoir une cheminée néo-classique (seconde moitié du XVIII°siècle et début duXIX°siècle) faite de marbre gris. En contrebas, on peut voir un jardin enclos dans des murs de pierres sèches.
Ce château fut la propriété de la famille Du Virail et de celle des Rochas.
Une légende courre, racontant que des brigands voulaient investir le château pour tuer tous ses habitants de façon à le piller en toute tranquillité. Pour y pénétrer, l’un d’eux pris l’apparence d’un mendiant, il s’introduisit dans la place en demandant l’hospitalité. Il voulut faire brûler une chandelle faite de « graisse de chrétien » qui avait le pouvoir d’endormir ceux qui étaient dans la même pièce qu’elle mais une servante s’étant aperçue du manège la remplaça par une normale, elle ferma les portes à double tour et prévint du danger les occupants du château. C’est ainsi  que les assaillants qui s’étaient précipités sur la porte principale reçurent sur la tête des marmites et des pierres, afin tout ce qui tomba dans les mains de ceux qui se défendaient. Le lendemain, on trouva un des bandits la tête fracassée.

Lurs : voir le chapitre consacré à l'histoire du village.

Mane :

                                                                  
C’est, en fait, une forteresse qui faisait partie d’une ligne de défense, comprenant entre autre, Porchère et Reillanne, destinée à assurer la protection de Forcalquier. Sa construction primitive date du XII°siècle, on en retrouve la trace, de nos jours, dans la partie nord des murs.
Le château a été construit sur un monticule en safre. Il présente une double enceinte en forme d’hélice, le mur de la première mesure en plusieurs endroits ou presque partout plus de 11 mètres de hauteur. Les échauguettes d’angle ne datent que du XVI°siècle, confirmation de l’hypothèse qui veut qu’elles existaient au Moyen-âge mais en bois et que ce n’est qu’au XV° et au XVI° siècle qu’elles furent construites en pierre. L’actuel propriétaire (propriété privée, ne se visite pas) s’est logé dans la partie sommitale qui est de ce siècle.
C’est l’unique fortification médiévale de Haute Provence demeurée intacte de nos  jours, de nombreux travaux de restauration ont été faits et sont toujours à l’ordre du jour.

Mison : près de Sisteron.
Là-bas, sur une hauteur d’où l’on peut voir le confluent  du Baech et de la Méouge, on découvre, dominant le village, les ruines d’une forteresse du XIII° siècle appartenant aujourd’hui à la commune.

                                                 

Elle a été certainement construite sur les ruines d’un château Haut Moyen Age, celui cité dans une charte de 988. L’association « Alpes de Lumière », dans le cadre de ses chantiers bénévoles reconstruit ou a reconstruit (voir le moment où on lit cet article) le chemin d’accès à la plate forme. Son enceinte est constituée de galets et l’intérieur a été comblé.
Cette forteresse dispose de 2 portes d’accès qui sont opposées l’une à l’autre ; la porte orientale permettait de se rendre au château depuis le bourg, celle de l’ouest avait le même usage mais on l’empruntait par un sentier qui faisait une épingle à cheveux et se terminait devant une tour dans laquelle était percée une porte. Le château fut occupé jusqu’au XVIII° siècle puis il devint très vite une ruine.

Niozelles   
Déjà dans l’antiquité, le bourg avait un castrum (ancêtre du château militaire) sur une colline proche du lieu-dit « Vielle Eglise ».Jusqu’en 1030, la butte au sommet du village, fut un lieu militaire où  l’on pouvait voir un château qui devait devenir un pressoir à huile. Celui que l’on peut voir de nos jours se dresse sur la grande place du village, il date du XVII ° s, il y eut une autre campagne de construction et de rénovation dans la deuxième moitié du XVIII ° s. Il devait avoir deux tours mais aujourd’hui il n’en reste qu’une. Elles furent détruites toutes les  deux pendant la Révolution. La clé de voute du portail qui ouvre sur une cour intérieure à l’arrière du bâtiment, porte la date de 1768. Il appartint successivement aux familles Sabran, Boulier et Glandevès.
Le village s’est développé à l’Est mais seulement au XVIII ° s, c’est ainsi que l’on peut voir encore aujourd’hui une ruine de tour ou de donjon datant du XIII ° s, à l’ouest.

Oraison

C’est un grand bâtiment en forme de quadrilatère en plein centre ville  qui semble protéger les maisons du village tout autour de lui. Il a été construit en galets de la Durance. Le dernier étage n’est pas d’origine. Il a deux tours rondes au sud-est. Il doit dater du XVIII ° s, d’à peu près 1730, et ce doit être le marquis (puisque cette terre avait été élevée au rang de marquisat) Mathieu Fulque qui, le fit construire. Il ne fut que dévasté et non détruit à la Révolution. Une plaque rappelle la présence de Pasteur en 1865 et 1870 qui vint pour aider la sériculture.

Sausses : près d’Entrevaux.
C’est plutôt une maison noble au sommet du village qui aurait été construite au XVII°siècle pour remplacer un château médiéval.


C’est une masse rectangulaire qui fut la demeure de la famille Montblanc, seigneurs du lieu. Il est fait en partie de moellons de calcaire. Il comporte trois étages, c’est le troisième qui s’ouvre sur le jardin, on y trouve aussi une cuisine, une salle à manger et deux salons.

Saint Maime
Ce château est inscrit aux « monuments historiques » depuis 1998. Malheureusement, de nos jours, il ne reste que des ruines, en particulier le donjon, de forme octogonale, en pierres calcaires qui laissent apparaitre deux rangs de pierre de différentes grosseurs. (voir le village)
Ces restes sont d’époque médiévale (XII ° s). Le manoir servit de résidence aux comtes de Forcalquier et de Provence. Selon une légende, les quatre filles d’un comte, Raymond Bérenger V, qui furent reines toutes les quatre (une fut l’épouse de Saint Louis), y auraient passé leur enfance mais on se demande si elles y auraient passé même une nuit.
Il en reste plusieurs murs mais il est curieux de constater qu’il n’y a aucune ouverture pour tirer, ni archère ni emplacement pour une bouche à feu. La chapelle Sainte Agathe qui se trouve à coté du donjon devait être celle du château.
Le castel dépendait de la vicomté de Reillanne et cela à partir  du XIV ° s.

Sainte Marguerite :

Il se situe vers Pierrevert presqu’au niveau du domaine de Régusse, il a été construit sur un monticule de terre. Avant d’être la demeure que l’on connait, c’était une place forte qui fut transformée en manoir de la Renaissance, son portail porte la date de 1547. En fait, tout ce qu’il reste du temps de sa splendeur, ce sont ses fenêtres à meneaux, les pilastres, les encadrant, sont d’inspiration du Nord de la Loire tandis que les frontons avec médaillons et coquilles  sont d’inspiration italienne.
Historiquement parlant, il apparait dans les, textes seulement en 1289. Il appartenait aux seigneurs de Pierrevert puis fut donné par eux, au milieu du XV° siècle à Barthélémy de Tributiis ; son fils sera conseiller au parlement d’Aix en 1502. Cette famille sera une des principales de la noblesse de robe de Provence.  
Ce manoir va être transformé en ferme après la Révolution, il sera complètement défiguré par des bâtiments de servitude de sa nouvelle affectation.

Soleilhas :
Il a remplacé un château fort moyenâgeux qui défendait le village de Soleilhas ( près de Demandolx, de Castellane, de Vauplane). Mais maintenant, il est en plein village. La construction a du commencer en Juin 1659, elle est le fait de Philippe Moricaud. Le château a été vendu à la Révolution et a servi de bâtiments agricoles. Les deux échauguettes de la façade Nord ont été détruites. De nos jours, il ne reste que la façade Sud privée, en partie, de son étage supérieur.   

Sylvabelle :
Se situe près de Revest des Brousses, dans la vallée du Largue. Sa construction pourrait dater de la fin du XVIIème siècle ou du début du XVIIIème siècle comme le laisse supposer l’architecture de ses fenêtres. Une date apparait sur l’une d’entre elles, 1778, elle semblerait indiquer l’époque d’un agrandissement de la bâtisse. En faveur du 17ème siècle, ce château possède un lourd escalier à balustres typique de cette époque. Raymond Collier, (directeur des archives des Alpes de Haute Provence (anciennes Basses-Alpes) de 1948 à 1983) pense qu’il y avait là un bâtiment qui a été élargi. Il a appartenu à un bourgeois, Palhier, qui a été député des Basses-Alpes au conseil des 500. 

Tour de l’Annonciade ou Couvent ou Tour de Boriane
Se situe sur la commune de Clumanc, proche de Digne, dans la haute vallée de l’Asse. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1989. D’après Raymond Collier son architecture la fait dater de la fin du XII° s ou du début du XIII° s sans aucune hésitation. On peut voir sur sa façade un cadran solaire datant de 1879. C’est un bâtiment rectangulaire à flanc de colline. Toujours d’après lui, on est dans l’ignorance pour connaitre sa réelle fonction. Nul couvent n’est signalé par les textes à cet endroit là, on n’y trouve aucune chapelle, on peut en déduire qu’il n’y avait aucune fonction religieuse. Sa situation géographique ne peut en faire un bâtiment militaire. Il reste une solution : ce fut une maison de campagne d’un petit noble ou d’un riche bourgeois.

Villard :
Se situe en face du village de Revest des Brousses. Il a été construit au début  du XVIIème siècle par le seigneur de Lincel. Le château est inachevé, il semblerait lui manque une enceinte qui joindrait les quatre tours rondes et massives. Ces tours cernent une cour centrale. De nos jours, il a été transformé en ferme.

Vollone :

Il est à ce jour propriété de la mairie. Il date du XVII° s (1607) et a été édifié par Melchior de Valavoir, seigneur du lieu à l’occasion de son mariage avec Julie de Rousset, c’est plutôt une bastide. Les gypseries qui le décorent sont magnifiques, elles décorent magistralement l’escalier qui dessert les étages. Cette décoration montre bien qu’il a été construit lors d’un mariage et elle est le témoignage de l’amour.

 

A SUIVRE 

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