Chemin de fer, ligne Forcalquier-Volx.
En voyant la carte postale ancienne de Forcalquier qui illustre ce site, montrant le viaduc sur le Viou avec une voie pour les trains et une autre pour les véhicules non ferroviaires, comme me l’a fait remarquer un de mes cousins, il devenait nécessaire de consacrer un chapitre aux trains qui desservaient cette ville.
Tout d’abord, il faut dire que Pierre Magnan en a parlé dans deux de ses livres : « Les Secrets de Laviolette », ouvrage composé de plusieurs nouvelles, celle qui est consacrée au rail s’intitule « Le Fanal » et se déroule dans la gare de Saint Maime-Dauphin, l’autre ouvrage est « Les Charbonniers de la Mort » qui met en scène, Modeste, le père du commissaire Laviolette qui apprend le métier de cheminot du coté de Mane en conduisant de vielles locomotives.
Pour évoquer l’historicité de la ligne Forcalquier-St. Maime-Dauphin, aussi étonnant que cela paraisse, il faut parler de la ligne qui a donné naissance à celle-ci. C’est celle d’Apt-Cavaillon entrant en service en 1877 et exploitée pat la société P.L.M., elle devait servir à désenclaver le Sud-est de la France et plus particulièrement le département du Vaucluse.
----Gare de St. Maime-Dauphin  
Un prolongement va être établi vers Cavaillon (L’Isle sur Sorgue était sur les rangs pour avoir sa ligne de chemin de fer mais fut écartée du projet). Cavaillon était sur la ligne d’Avignon à Miramas, argument supplémentaire pour expliquer un choix très discuté. Cette nouvelle ligne venant du Vaucluse passait au Nord de Céreste et s’en allait vers Reillanne (la gare était éloignée du village)
----Gare de Reillanne
Puis elle suivait  la vallée du Largue, un embranchement devant aller à St. Maime-Dauphin (Cette gare était très fréquentée puisqu’en 1923, on a pu dénombrer jusqu’à 27 trains par jour) fut mis en service en octobre 1890, il servit au transport de la lignite, les mines du Bois d’Asson et de Manosque ne sont pas loin, un raccordement au niveau de Lincel-St. Michel permis d’aller vers un site industriel : la mine de souffre de Biabaux, train emprunté aussi par les curistes se rendant à St. Martin les Eaux.
Enfin  allons à ou venons de Forcalquier, suivant où l’on est. La gare de St. Maime-Dauphin vit naitre un embranchement conduisant à cette sous-préfecture. Le ministre Freycinet avait décidé que toutes les sous-préfectures de France devaient être desservies par le train mais Forcalquier avait été oubliée, cette lacune fut ainsi réparée et la ligne alla jusqu’à Volx, située sur le trajet P.L.M. Lyon, Marseille via Grenoble. Au bois d’Asson, on peut encore voir un pont métallique qui franchit le Largue. La ligne n’avait que 7 kms de long. En partant de Forcalquier, le premier village traversé était Mane, la gare était un peu au Sud du bourg, c’était le seul arrêt, le train mettait 9 minutes, au départ de Forcalquier pour s’y rendre, passait dans un tunnel qui, de nos jours, a été transformée en champignonnière. Après avoir traversé le Largue, il passait par un court tunnel sous le rocher de Volx pour rejoindre la gare de ce village. L’approche ou le départ de Forcalquier le faisait passer par le viaduc du Viau qui est d’une longueur de 136 mètres et qui a une largeur de 13 mètres, le tout supporté par 7 arches. Une plaque commémorative de sa construction se trouve en-dessous, rédigée dans des langues qui proviennent du latin.
 

Cet ouvrage a été nommé « Viaduc des Latins » par Berluc Perrusis qui voulait souligner fortement le lien qui unissait tous les peuples partageant, à l’origine, la connaissance de ce langage.  
Le trafic voyageurs a été supprimé en Janvier 1934, le trafic marchandises (un hangar lui sera consacré) continuera jusqu’en Juillet 1956.
----Gare de Forcalquier  

Maintenant, place à la voiture, les autorités ont transformées le viaduc sur le Viou en voie unique, le rail a disparu, il ne reste plus que la chaussée pour les voitures.

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