Quelques écrivains : second chapitre.

Rene Frégi

Edouard de Laplane

Jean-Nicolas Garnier de Montfuron

Louis de Pontis

Jean Proal

Jean Yves Royer

Thyde Monnier

Ponson du Terrail

Troubadours

René Frégni
Il est né à Marseille le 8 juillet 1947.
Il a connu la prison ce qui aura une grande importance dans le futur lorsque le Ministère de la Culture lui demandera d’animer des ateliers d’écriture chez les détenus. Il connait la mentalité des gens qu’il a en face de lui, même si cette prison qu’il a côtoyée était une prison militaire que lui valait une désertion.

Puis pendant 10 ans, il va être aide soignant ensuite infirmier en hôpital psychiatrique. Il va aller se laver l’esprit dans un petit cabanon  à Manosque et publier  son premier roman Les Chemins Noirs en 1988. C’est ainsi qu’il est devenu un écrivain du Sud.
Il vit maintenant à Manosque mais la ville est toujours au centre de tous ses romans surtout celle de Marseille.

Edouard de Laplane : 1774 - 1870
Historien de la ville de SISTERON.
Il est né à Virailh, près de Sisteron et décédera à Sisteron.
Il fit ses études au collège d’Embrun.
Il se maria à St. Omer (Pas de Calais).
Il fut anobli par Louis XVIII en 1816, en 1830, on le trouve sous-préfet à Mirande, dans le Gers.
Il fut correspondant du ministère de l’Instruction Publique pour les travaux historiques, secrétaire général de la préfecture des Basses Alpes.

Jean-Nicolas Garnier de Montfuron :
Il est surtout connu pour avoir été un abbé du monastère de Notre Dame de Valsaintes, depuis Novembre 1622. Cette abbaye est proche de  Simiane la Rotonde. Il a produit aussi bien des œuvres profanes que religieuses. Il fut, entre autres, l’auteur de « Recueil des Vers de Mr. De Montfuron, abbé de Valsaaintes. Desquels la plus grande partie n’a point été veues ni imprimée » chez David, Aix, 1632, 102 pages. Voici un de ses poèmes trouvé sur le site de Géné Provence : http://www.geneprovence.com/

SONNET

Angélique à mes vœux se rend toujours contraire,
Plus je veux l’adoucir, plus son âme s’aigrit,
Je voy pourtant en elle un si charmant esprit,
Que toutes ses rigueurs ne m’en peuvent distraire.
Je ne trouve en Cloris qu’un entretien vulgaire,
Mais d’un accueil si doux ma flamme elle nourrit,
Qu’il semble que son œil, qui sans cesse me rit,
N’ait jamais de plaisir que lors qu’il me peut plaire.
L’une par ses faveurs me force à l’adorer ;
L’autre par un esprit qui se fait admirer,
Malgré les cruautés de son amour me pique.
Dieux, afin que mes maux puissent être guéris,
Ou faites que Cloris ait l’esprit d’Angélique,
Ou faites qu’Angélique ait l’humeur de Cloris.

Louis Bénédict de Pontis : 1583-1670


Il est né au château de Pontis, il était le cadet de la famille. Il embrassa la carrière des armes à 16 ans et servit le royaume durant 56 ans. Il fut toujours en opposition à Richelieu ce qui lui nuit dans son avancement. Il la termina comme maréchal de bataille (officier général agissant sous les ordres d’un maréchal de France), il avait reçu 17 blessures. Il termina sa vie à Port Royal des Champs, confi en dévotion.
Il est reconnu comme un écrivain des Basses Alpes car il a composé des « Mémoires » qui ont eu un certain retentissement à son époque et par la suite (elles sont encore proposées maintenant au « Mercure de France, collection : Le Temps Retrouvé »). Elles ont été éditées, pour la première fois, en 1676. En 1678, un certain Du Fossé en fit une nouvelle édition largement remaniée, par exemple une mention de Nostradamus avait disparu.
On a dit qu’Alexandre Dumas chercha les caractères de son personnage de D’Artagnan dans ces « Mémoires ». Mme de Sévigné a dit de lui : « Il a conté sa vie et le temps de Louis XIV avec tant de vérité, de naïveté et de bon sens que je ne puis m’en tirer ».

Jean Proal :
Natif de Seyne les Alpes, il vit le jour le 16 juillet 1904. Il est décédé à Avignon en 1969.

Il fut le chantre de la vie rude dans les montagnes du nord du département.
Son œuvre se compose d’une dizaine de romans. Il fit ses débuts littéraires en 1926 en collaborant à une revue littéraire aixoise.  Son roman « Tempête de Printemps », fut écrit alors qu’il n’avait que 28 ans.
Sa passion de la littérature et de son pays fit qu’il fréquenta des gens qui avait le même amour que lui, il fut ami avec Maria Borrély, échangea une importante correspondance avec Marie Mauron et reçut des conseils de Jean Giono, il fut aussi très ami avec Aragon.
En 1950, il vint s’établir à St. Remy de Provence, là il va se prendre d’amitié pour des peintres, Hans Hartung, Mario Prassinos et Anne Eva Bergman, il va même écrire deux livres aves eux.
En 1961, il remporta le « Grand Prix de Provence » pour l’ensemble de son œuvre.

Jean-Yves Royer :

Les mots d’historien local prennent toute leur signification avec lui. Il connait pratiquement tout de Forcalquier et de sa région, L’histoire du département n’a plus de secret pour lui. Et tout cela grâce à sa grand-mère qui l’a élevé dans l’amour de la connaissance de l’Occitanie, tant dans son histoire, dans ses coutumes que dans sa langue.
Il est né en 1944 à Digne les Bains. Il exerça de nombreux métiers : enseignant, berger, peintre, acteur, conteur (je me souviens l’avoir vu dans un magazine hebdomadaire de FR3), il a même été sommelier durant de nombreuses années. Il fut adjoint au maire de Forcalquier, chargé de la culture de 1989 à 1995. Il a collaboré à de nombreuses revues notamment « Les Alpes de Lumière » pour  lesquelles il a écrit de nombreux articles. Il a rédigé aussi un livre en vers (151 sonnets) où il raconte sa vie : « Los Temps Passats » (2006). Il emploie les méthodes poétiques de quelqu’un qu’il admire beaucoup : « Bellaud de la Bellardière » (poète provençal du XVI°s.).

Thyde Monnier : et pour l’Etat Civil, Mathilde Monnier.

Elle naquit à Marseille (1887) et s’éteignit à Nice (1967). Sa vie se déroula surtout à Marseille et un peu dans le Var. Elle se maria deux fois et fut une féministe qui défendit la liberté sexuelle.
En son temps, elle fut un écrivain très connue qui tirait chacun de ses écrits à plusieurs milliers d’exemplaires.
Elle est de Haute Provence à plusieurs titres : elle écrivit un roman qui se passe dans la ferme des « Encontres », « La Ferme des quatre Reines »  (1963) entre Dauphin et St. Maime ; elle rencontra J. Giono à plusieurs reprises, elle va prendre sa défense  lorsqu’il sera emprisonné, en 1939, à cause de son pacifisme, elle va lui trouver un avocat quand toutes ses démarches auront échouées ; de début septembre1939 au début du mois de novembre, elle va habiter Mane et grâce à Giono, elle va rencontrer Pierre Magnan qui n’était pas encore l’écrivain que l’on connait, malgré une grande différence d’âge (il a 18 ans, elle est plus vielle de 35 ans), ils vont être amants, officiellement lui sera son secrétaire.

Ponson du Terrail : Pierre Alexis
Il est vicomte mais ses collègues écrivains vont contester sa noblesse. Mais elle est réelle.

Il est né à Montmaur dans les Hautes Alpes, village près de Gap, où sa famille avait une maison de campagne, le 8 juillet 1829, il est décédé le 10 janvier 1871 à Bordeaux.
En fait, sa famille est issue de notre département, du village de Simiane la Rotonde où il vécut lui-même. Il revendiquait une filiation par ses ancêtres maternels avec le chevalier Bayard (Pierre Terrail de Bayard).
Il est le père de Rocambole et est très connu pour l’avoir créé mais le bandit repenti n’est le héros que de 25 volumes soit seulement que le dixième de ses écrits car durant 20 ans, il va produire à peu près 200 romans ou feuilletons.
Pour revenir à sa jeunesse, il fit ses études au collège d’Apt où il n’y avait que 60 élèves, on peut penser que c’était l’élite des départements limitrophes et les termina au Collège Royal de Marseille.
Son premier roman sacrifiait à la mode de l’époque qui voulait que l’on écrivit des œuvres gothiques, ce sera « La, Baronne Trépassée » (1852).  C’est seulement en 1857 qu’il va écrire le premier Rocambole.

Troubadours :
On a recensé 450 troubadours, connus, il y en a eu certainement plus mais seulement 54 seraient de Provence, la grande majorité se trouvait en Languedoc avant la croisade contre les Albigeois et en Italie. Pour les connaitre, les historiens  ont un texte de Jean de Nostredame « Vie des poétes provençaux » Malheureusement, ce dernier a volontairement déformé les noms propres pour avoir un grand nombre de poètes provençaux, plus nombreux que la réalité. Reste peu de place pour ceux issus de notre province. En voici quelques uns rencontrés au fil de mes lectures. Je ne parlerai pas de Blacatz d’Aups car la ville est dans le Var même si elle est à la frontière délimitant le Var des Alpes de Haute Provence, il en sera aussi ainsi pur son fils Blacasset en qui d’autres historiens ont vu son neveu.
ALBERT ou ALBERTET de SISTERON :

Il écrivit vers 1220, c’est-à-dire en plein âge d’or de la poésie lyrique occitane. Il fut très apprécié de son temps, De sa production, il reste à notre époque une vingtaine d’œuvres, la principale est « Monge, causetz segon vostra sciensa » dans laquelle il discute avec un moine, Monge, de la poésie occitane comparée à celle du Nord. Il vécut à Orange et revint mourir à Sisteron. Il fut amoureux de la marquise de Malaspina pour laquelle il écrivit de nombreux vers qui furent attribués à Fabre d’Uzes car il s’en appropria l’origine (plagiat avant que le mot n’existe).
BONIFACE DE CASTELLANE : Grand seigneur provençale, il va être aussi un grand troubadour.

Il sera l’ennemi permanent de Charles d’Anjou, frère de St. Louis, qui va se retrouver comte de Provence grâce à son mariage avec la fille de Raymond-Bérenger IV, Beatrix. Il va se révolter sans cesse contre celui qu’il considère comme un usurpateur, ce qui lui vaudra d’être exécuter à Marseille. Il reste de lui 3 sirventes (genre de pamphlet) dans lesquels il laisse éclater ses haines personnels, elles ne seront retrouvées qu'au début du XIX°s.. C’est lui qui va clore la grande période de la poésie occitane, après lui il n’y aura plus que des imitateurs puis plus personne, il faudra attendre Mistral et le XIX°s. pour qu’une résurrection s’opère.
CATELAN : de son prénom Arnaud vécut au XIII°s. D’après la légende il fut amoureux de Marguerite de Provence, une des 4 reines, épouse de St. Louis. Il vint à Paris et fut assassiné au Bois de Boulogne par des malandrins qui croyaient qu’il convoyait de l’or. Toujours d’après la légende, il laissa son nom à l’endroit où il avait été tué, ce qui devint le pré Catelan. Pour d’autres, il aurait été au service de Béatrix de Savoie, épouse de Raymond Bérenger IV, comte de Provence et de Forcalquier.
GUILLEM DE SAN GREGORI : Aucun document historique ne parle de lui. Il dut écrire vers 1220. Une « tenso » (joute verbale sur un sujet précis entre deux troubadours) avec Blacas fait penser à Chabaneau  (auteur d’une « Histoire du Languedoc) qu’il serait de Saint Grégoire, commune de Valensole.
HUGUES DE PENNA ; Ce troubadour naquit à Moustiers Sainte Marie bien que d’autres (M. Papon « Histoire Générale de Provence », Louis Chaudon « Dictionnaire Universel, Historique et Bibliographique ») pense au contraire qu’il serait natif de Messac en Agenais.  La reine Béatrix, femme de Charles d’Anjou, comte de Provence, jugeait qu’il était le plus important troubadour de son siècle. D’après Nostradamus, il fut très pauvre avant que les richesses ne viennent suite à sa nomination comme Secrétaire du Conseil de Provence. Il consacra toute son œuvre à l’amour courtois. Il dut épouser une femme de Simiane.
ISNARD D’ENTREVENNES de la famille D’AGOULT : L’Isnard qui fit une « tenson » avec Pelestar peut être certainement identifié avec lui. Ce fut un grand seigneur du XIII°s.qui fut aussi troubadour. Il fut entre autres seigneur de Carbons et de Reillanne. Il était possesseur de fiefs Bas-Alpins mais lui-même ne l’était peut-être pas. Son père protégea les troubadours et fut même un mécène pour eux.
PELESTAR : On ne sait rien sur lui sinon qu’il laissa  une « tenson » avec Isnard. Son nom était courant à Digne et dans ses environs au Moyen âge.
UGOLIN DE FORCALQUIER : Son histoire romanesque, car son existence n’est pas réellement prouvée, nous est racontée par Francesco da Barberino (XIV°S.). Ugolin était amoureux de Blanchemain qu’il ne pouvait épouser car il était d’une trop petite naissance par rapport à elle. d’Eugène Plauchut Mais un jour il lui sauva la vie et put ainsi accéder à sa main.. Elle-même écrivit quelques poésies d’après ce qui a été dit. Leur histoire est racontée dans « Lou Diamant de Sant-Maime ». Ugolin composa vers 1200-1220 des « coblas » (poésie lyrique occitane) et une glose d’un troubadour dauphinois (R. d’Anjou).

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